Les beaux draps
Toute fraîchement débarquée de ces rives ombragées de roseaux Les reliefs d’Angkor deviennent un vertige une cymbale pleine d'eau. D'arbre en arbre, tu t'agites en petit singe d'Asie dans mon cerveau Tu chapardes ce qu'il me reste d'esprit et le disperses au flegme de la Seine.
Me voici dans de beaux draps Ta main des saisons décidera Comme mon âme s'inclinera
Et voici que tout vacille sous ta main gîte des mystères Ecrin de ces fleurs nacrées qui distillent l'ivresse des coeurs Nous jetons nos cartes notre numéro sur le délicat sextant des mers Dans notre savoureux tripot où Jeux de mots de mains vont de pairs
Me voici dans de beaux draps Ta main des saisons décidera Comme mon âme s'inclinera
Il est des prisons pour l'âme dont seule la peau détient la clé qui vous saisie comme le foyer d'une ruche d'un feu éternel. Par chacun des sentiers d’Éden entre tes jupes j'aime je trébuche Toutes mes certitudes s'écroulent sous l'abondance de ta fontaine.
Me voici dans de beaux draps Ta main des saisons décidera Comme mon âme s'inclinera
Tu te recroquevilles au pti'jour corps fragile brin de ciboulette Jeté dans ce bouillon de tête qui diffuse déjà le goût du manque. Comme on compte sur le ciel pour Celui qui au loin nous enchante Chaque seconde je prie afin que ce prolonge la fête
Me voici dans de beaux draps Ta main des saisons décidera Comme mon âme s'inclinera
On tend mille raisons à l'oeuvre dont nous méconnaissons l'issue Même écrite au fond d'un fleuve tapissé d'or de perles de jasmin Mais à tes cotés ta jeune folie offre à ma vie un moment suspendu un sursis dans de si beaux draps.
B.DUGACEK
Dec.2016 Texte/Dessin BD.
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